Appareils de protection respiratoire : Choisir le mieux adapté! | 10 août 2020
En cette période de crise sanitaire (pandémie de la COVID-19) – les masques N95 ayant fait l’actualité –, les appareils de protection respiratoire (APR) sont plus que jamais de circonstance.
Comme employeurs, protéger la santé et la sécurité des travailleurs est une obligation, un devoir. De leur côté, les travailleurs doivent obtenir et porter le ou les équipements de protection individuels (EPI) pour effectuer leur travail en toute sécurité.
Ainsi, le risque d’exposition à un contaminant par voie respiratoire (gaz, fumées, vapeurs, poussières ou brouillard) ou une atmosphère pauvre en oxygène nécessite le port d’un APR et par le fait même la mise en place d’un programme de protection respiratoire (PPR). Toutefois, avant de recourir à l’APR, il est important de s’assurer que tous les autres moyens ont été envisagés pour éliminer à la source même l’exposition des travailleurs.
Advenant le cas où il n'est pas possible de suivre la hiérarchie des mesures de maîtrise des risques (élimination, substitution, mesures d'ingénierie, mesures administratives), voici un aperçu des éléments à tenir compte pour la mise en place d’un PPR :
- Former adéquatement les employés, expliquer les risques sur la santé en lien avec les contaminants auxquels ils sont exposés et l’utilisation des APR;
- Effectuer les tests d’ajustements et d’étanchéité des APR;
- Entretenir, inspecter, nettoyer et évaluer les différents APR;
- Utiliser les APR selon les recommandations du fabricant et bien comprendre les contrôles environnementaux;
- Évaluer, si possible, le facteur de protection dans le milieu de travail pour valider le facteur de protection à appliquer, et ce, selon le type d’APR.
Considérant qu’il existe différents types d’APR qui peuvent être utilisés au Québec, il est de votre responsabilité en tant qu’employeur de sélectionner les équipements adaptés aux tâches à effectuer. Voici les APR répertoriés sur le site de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) et des éléments essentiels (non exhaustifs) s’y rattachant :
Appareils de protection respiratoire autonomes (TC-13F)
- À circuit fermé ou à circuit ouvert, ils jouent un rôle de protection, pour l’entrée et l’évacuation d’une atmosphère dangereuse, ou pour l’évacuation seulement.
À circuit fermé : avec une réserve d’oxygène liquide ou comprimé ou à production chimique d’oxygène. Ils sont d’une autonomie pouvant aller jusqu’à quatre heures, donc de longue durée. Prenons en exemple le cas d’un sauvetage en terrain minier.
À circuit ouvert : à la demande ou à surpression, à air comprimé ou en oxygène embouteillé, ils sont d’une autonomie de 60 minutes, soit de courte durée.
- Le travailleur les utilise s’il se retrouve en manque d’oxygène, s’il y a des particules toxiques, des concentrations de gaz dans l’air, ou en cas d’urgence. Dans ce dernier cas, les appareils autonomes serviront pour évacuer les lieux. De plus, ceux ayant moins de 15 minutes d’autonomie serviront uniquement pour l’évacuation en cas d’urgence.
- Tous ces appareils doivent posséder obligatoirement un indicateur de réserve d’air, excepté ceux à utiliser en cas d’évacuation.
- L’accessoire facial doit être adapté à la taille de l’utilisateur et être ajusté pour une étanchéité complète.
- Quelques avantages : Indépendants de l’air ambiant, ils offrent une plus grande possibilité et liberté de mouvement et de déplacement que ceux à conduit d’adduction d’air.
- Des inconvénients : Limités par la quantité d’oxygène transportée, ils peuvent être plus encombrants à cause des longues heures d’utilisation. Une formation plus exhaustive est requise, un entretien plus minutieux et leur coût est plus élevé.

Exemple d'appareil de protection respiratoire autonome à surpression (gracieuseté de 3M) (Source : CNESST)
Appareils de protection respiratoire à cartouches chimiques (TC-23C)
- Ces appareils peuvent se présenter sous diverses formes : embout buccal (évacuation seulement), demi-masque, masque complet ou quart de masque (moins fréquent).
- Un code de couleur (page 22 du guide) régit le type de protection offerte.
- Ne pas les utiliser pour filtrer des vapeurs organiques aux caractéristiques de détection qui sont moins faciles à percevoir, comme les odeurs, le goût et l’irritation respiratoire. De plus, ils ne doivent pas être utilisés pour contrer les gaz et vapeurs qui produisent des réactions de températures élevées avec l’adsorbant.
- À respecter : un taux d’oxygène dans l’air d’au moins 19,5 %.
- Quelques avantages : Compacts, légers, coût peu élevé, faciles d’entretien et aucune limitation de mouvement.
- Des inconvénients : Le travailleur peut ressentir de l’inconfort ou de la fatigue due à la résistance respiratoire.

Exemple de masque complet avec cartouches jumelées (Source : CNESST)
Appareils de protection respiratoire à boîtier filtrant (TC-14G)
- Ce type d’appareil est fréquemment utilisé dans des situations d’urgence.
- Ces appareils ne doivent pas être utilisés si on ne connaît pas la concentration de contaminants dans les endroits à visiter ni dans des atmosphères pauvres en oxygène.
- Les limites d’utilisation pour les APR à boîtier filtrant sont les mêmes que les APR à cartouches chimiques.
- Quelques avantages : En comparaison aux appareils à cartouches chimiques, ils assurent une capacité d’absorption plus grande. Ce sont les seuls APR à épuration d’air disponibles pour se protéger contre certains contaminants.
- Des inconvénients : Ils sont moins compacts que les APR à cartouches chimiques.

Exemples d'appareils de protection respiratoire à boîtier filtrant portés au niveau du menton (chin-style) (Source : CNESST)
Appareils de protection respiratoire à adduction d’air (TC-19C) : à conduit d’adduction d’air (type C), à nettoyage au jet (type CE) et à tuyau flexible (types A et B)
- Ce type d’APR doit être inspecté avant chaque utilisation.
- Suivre les directives du fabricant et la norme CSA Z94.4-93, par exemple, en matière de longueur de conduit.
- Vous référer à la norme CSA CAN3 Z180.1-M85 Air comprimée respirable : production et distribution en matière d’alimentation en air comprimé respirable.
- Tenir compte que les éléments suivants peuvent influencer le choix du type de masque : essais d’ajustement, rythme de travail, type d’activité, risques d’irritation des yeux et d’absorption par la peau.
- Quelques avantages : Ce type d’appareil permet de protéger les travailleurs contre les gaz et les aérosols et le temps d’utilisation est non limité.
- Des inconvénients : Ils nécessitent un approvisionnement en air et peuvent réduire la mobilité.

Exemple d’appareil de protection à adduction d’air (Source : CNESST)
Appareils de protection respiratoire à filtres à particules (déclinés en deux types, TC-21C et TC-84A)
- Avantages : Compacts, légers et petits, ils sont peu coûteux, faciles d’entretien, offerts en grande variété et assurent une grande mobilité.
- Inconvénients : À pression négative, ils présentent un plus grand risque d’infiltration des contaminants. Ces appareils ne peuvent être utilisés dans une atmosphère faible en oxygène.

Exemple de protection à filtres à particules de type N95 (Source : CNESST)
En conclusion, pour sélectionner l’APR approprié, analyser votre environnement et déterminer vos besoins. Vous devrez ensuite former vos travailleurs et procéder aux tests d’ajustement. Il ne vous restera plus qu’à vous assurer que les APR sont portés, entretenus et entreposés adéquatement.
À cet effet, il est essentiel de mentionner que toute pilosité faciale (cheveux, barbe, moustache) pourrait nuire à l’étanchéité du masque avec la peau du visage. Il est donc essentiel que la personne soit bien rasée afin d’éviter la pénétration des contaminants à l’intérieur de la pièce faciale par le pourtour du masque.
Dans tous les cas, référez-vous au guide d’utilisation ainsi qu’aux différentes normes en vigueur, cela vous permettra d’éviter maladies, lésions professionnelles et risques de blessures aux travailleurs.
Pour faciliter la mise en place du programme de protection respiratoire, les clients de Novo peuvent se référer au Coffre à outils « Protection respiratoire », disponibles dans leur Espace client.
Sources :
- Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), « Appareils de protection respiratoire », [En ligne]. [csst.qc.ca/prevention/reptox/apruq/Pages/appareils-protection-respiratoire.aspx] (Consulté le 9 juillet 2020).
- CNESST, « Guide des appareils de protection respiratoire utilisés au Québec », [En ligne]. [csst.qc.ca/prevention/reptox/apruq/guide-reglementaire/Documents/GuideAPR2002.pdf] (Consulté le 9 juillet 2020).
- Centre patronal de santé et sécurité du travail du Québec, « Infos SST », [En ligne], révisé en février 2014. [centrepatronalsst.qc.ca/infos-sst/le-point-sur/equipement-de-protection-individuelle/la-protection-respiratoire-et-vous.html] (Consulté le 9 juillet 2020).
- Réseau de santé publique en santé au travail, « Un programme et des responsabilités », [En ligne]. [santeautravail.qc.ca/web/rspsat/dossiers/protection-respiratoire/elaboration-du-programme] (Consulté le 27 juillet 2020).